samedi 8 octobre 2016

Jézabel de Jossya Lumina


Editeur : Editions Baudelaire
Date de parution : 26 Mars 2015
Nombre de pages : 162
Prix : 15, 50€


Résumé : Jézabel n'existe pas. Créature irréelle, elle sort d'un rêve. Mais dans ce long poème en prose, elle accompagnera Baudelaire durant les dernières et douloureuses années de sa vie, muse, confidente, incarnation de la beauté faite femme. Les raffinements de l'écriture et l'intense poésie du style invitent au voyage et à l'enchantement. Du nom de Flaubert à celui de Hugo, du nom de Wagner à celui de Delacroix, du nom de Banville à celui de Gautier, le XIXème siècle se déploie, avec Paris pour témoin. Ce livre pourrait être celui que Baudelaire n'a jamais écrit mais auquel il pensait intensément : Mon coeur mis à nu. La sombre mélopée de cette vertigineuse confidence débouche sur la plus merveilleuse histoire d'amour qui soit. Jézabel n'existe pas, n'a jamais existé, si ce n'est dans l'imagination de l'auteur. "L'imagination est la reine des facultés", disait Baudelaire. Edgar Poe, assurément, ne l'aurait pas contredit...




Mon avis




Etant une grade fan de Baudelaire, je ne pouvais pas passer à côté de ce livre. Même si le livre est constitué d'un long poème en prose, forme avec laquelle j'ai beaucoup du mal, je n'ai pu qu'en apprécier la plume de l'auteure.

Jézabel est avant tout un hymne à la poésie baudelairienne : Jossya Lumina revient sur la vie de Baudelaire et fait un éloge de Jézabel de son point de vue. Celle-ci représente la Muse, l'inspiration, de Baudelaire mais c'est aussi une femme inexistante qui tient une place très importante dans le texte. On ne la verra jamais mais il est tout le temps question d'elle ici. Mais Jézabel représente avant tout un personnification de la poésie et de l'amour que Baudelaire lui porte.

Ce long poème est très sombre : il est question d'opium, de misère, de l'attente de la mort qui tarde à venir. On est donc plongés dans les méandres de l'esprit malade de Baudelaire au travers d'une sombre litanie envoûtante  Mais ça n'en reste pas moins un texte d'une très grande qualité littéraire ! 

Les grands noms de la littérature et de l'art du XIXème siècle sont cités. Cela nous montre un soucis de véracité dans les écrits par l'auteure : elle veut nous proposer le texte le plus précis, et ancré dans la réalité, possible. Ce même soucis de précision est montré au travers des différents poèmes et vers de Baudelaire qui sont cités au fil du livre. Mais aussi des notes biographiques qui nous sont racontée de son point de vue. 

Tout au long de la lecture, on ressent un sentiment de fuite, de quelque chose qui échappe petit à petit à Baudelaire ; un sentiment de perte, aussi.

Enfin, des extraits de lettres nous permettent d'assister à la lente descente aux Enfers de Baudelaire au fil des années. On le voit se reprendre en main puis rechuter jusqu'à la rechute fatidique, qui signera sa fin. 

Jézabel nous permet de redécouvrir Baudelaire aux heures les plus sombres de sa vie. Il est difficile de dire si Jézabel est issue d'un délire, de l'inspiration soudaine ou encore d'une hallucination mais elle soutiendra Baudelaire jusqu'à la dernière seconde. Je ne peux que vous conseille ce roman à la fois sombre et envoûtant. 

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